Lorsque la nuit tombe, il faut sentir la lumière, apprendre à la lire. Dans une large mesure, on ne pas les objets, les personnes ou les scènes, mais la lumière qui s’y reflète. Souvent je retourne au même endroit à des saisons différentes, ou juste à des moments différents dans la journée juste pour voir comment la lumière s’est transformée. Le moment que je préfère est le crépuscule. L‘heure magique arrive en général 20 minutes avant le coucher du soleil, quand les lampadaires s’allument, et que le ciel et les les façades ont a peu près la même valeur d’exposition, c’est le fameux moment « entre chien et loup » Les scènes sans intérêt vingt minutes plus tot peuvent alors prendre une aura mystérieuse où tout baigne dans un mélange de lumière très bleue et douce, reflétée par le ciel.

Notre cerveau corrige automatiquement la balance des blancs. Lorsque la lumière diminue, l’oeil humain voit difficilement le changement alors que la différence est notable sur l’écran de l’appareil photo. c’est pourquoi je n’utilise la balance des blancs automatique lors de mes sorties photo paysage, je préfère me sensibiliser à la lumière, en ressentir les changements pour apprendre à m’exprimer avec elle. J’ai commencé à comprendre comment la lumière pouvait transformer un paysage lorsque je me suis mis à photographier les même endroits de façon régulière. Cette démarche m’a fait réaliser que la photographie est composée de deux entités complètement distinctes: le cadrage (qui inclut le choix de la focale et la mise au point) d’un côté et la lumière, de l’autre. 

Comme indiqué précédemment la tombée du jour, à l’heure où le ciel n’est pas encore noir est un moment que j’apprécie particulièrement lors de mes sorties photo sur la presqu’île Guérandaise. Ce moment est éphémère trot tot le ciel sera souvent trop lumineux et si il est trop tard le manque de lumière peut poser quelques problèmes. Une scène peut sembler banale de jour mais sera transformée à la tombée de la nuit.

Il n’est pas toujours facile de parvenir à cette prévisualisation. C’est pourquoi il m’arrive de me rendre plusieurs fois à différentes heures, aux endroits qui me semblent intéressants. Ce n’est que petit à petit, en me forçant à voir et revoir les scènes que je photographie habituellement que je ferai progresser mon regard sur mon travail de photographe.